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25 ANS D'UNION : que reste-t-il de nos idéaux syndicaux ?

Photo du rédacteur: FD SUD C&SFD SUD C&S


Notre congrès, prévu ce mois-ci, sera aussi l'occasion de faire le point sur la situation de notre union, dont nos sommes membres depuis 2017, là où nous avons été privé de participation à son propre congrès de l'an dernier.


Disons-le clairement, le texte qui suit, qui sera soumis à la discussion et que nous trouvons utile de populariser, est à rebours de l'autocongratulation qui est de mise alors que Solidaires souffle ses 25 bougies mais le rôle de la critique n'est-il pas tant de souligner les manques que de viser à l'édification ? 


Pour la première fois depuis sa création en 1998, l'Union syndicale Solidaires a perdu 20 % d'adhérent-es ces trois dernières années, passant sous la barre des 100.000 affilié-es. Elle voit également son audience baisser, à l’exception de celle de SUD Education qui se veut hégémonique en son sein, depuis deux scrutins consécutifs dans le secteur public, qui constitue son implantation historique, dont la perte de son siège au Conseil Supérieur de la Fonction Publique Territoriale en 2022 et celle de la représentativité par SUD PTT à Orange en 2023.


Plus que jamais, notre développement dans le secteur privé est une priorité d’autant que les possibilités sont immenses comme l’a montré le ressac d’adhésions enregistré l’an dernier. Or force est de constater que les efforts du Bureau National, quand il ne s'agit pas tout bonnement d'entraver notre construction, est de le traiter avant tout comme une ressource, voire d'en brider la volonté de coordination, que nous portons avec SUD Industrie, pourtant admise dans celui public par l'existence d'une structure dédiée, Solidaires Fonction Publique. Les Solidaires locaux, gages de notre action au plus près du monde du travail, et l'Union Nationale Interprofessionnelle des Retraité-es Solidaires, qui ont du temps à donner et de l'expérience à transmettre, sont considérés eux avec défiance. 


On ne sera donc guère surpris que les instances soient vues comme des repoussoirs, qui attirent une minorité d'organisations, les sujets n'étant pas traités par ordre de priorité et donnent lieu, pour les résoudre, généralement à la création de groupes de travail composés le plus souvent des mêmes participant-es. Le partage des financements publics vire lui au mauvais syndic de copropriété là où la logique de mutualisation des moyens devrait s'imposer.


Quant à la ligne syndicale, elle est à l'avenant : moins Solidaires pèse sur les rapports de forces politiques et sociaux, plus l'union redouble de déclarations et d'investissements, au propre comme au figuré, pour des causes certes estimables mais qui ne suscitent que l'intérêt d'une minorité de militant-es. Et notre propre politique est le plus souvent sacrifiée au nom d'une unité syndicale au contenu des plus réduit dont on a vu les limites en 2023 lors de la mobilisation monstre contre la réforme des retraites : fini l'audace de la manifestation nationale organisée par l’union en 2012 qui avait vu plusieurs milliers de camarades monter sur Paris, le soutien apporté au regroupement Front Social en 2017, dont la participation à la marche sur l’Elysée, ou aux Gilets Jaunes en 2019.


Au contraire, fort du rassemblement organisé par Solidaires Paris le 16 mars 2023 devant l'Assemblée Nationale  lors de l'emploi de l’article 49-3, en dépit de sa tentative d'interdiction par la Préfecture de Police, qui a rassemblé alors des milliers de jeunes et de salarié-es, il était de notre responsabilité de lancer un appel avec d'autres forces en vue de l’organisation d’une montée nationale sur les lieux de pouvoir. A la place, il est désormais de bon ton de se plaindre de ne pas être reçu par l'exécutif au lieu de s'en satisfaire !


Mieux, c'est le renforcement de notre implantation ainsi que notre volonté de faire vivre ici et maintenant notre projet syndical (à ce sujet, notre conduite erratique en tant qu'employeur risque de laisser une trace indélébile) qui nous permettront de ne pas rester en marge du rapprochement en cours entre la CGT et la FSU, en réponse y compris à la possible accession au pouvoir de l'extrême droite : or pour peser dans un tel processus, encore faut-il soi-même être en forme.




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