Du 22 au 25 avril prochain se tient à Toulouse le 9ème congrès de l’Union syndicale Solidaires auquel la participation de notre Fédération est déniée. Pourtant, le 18 janvier dernier, le Tribunal Judiciaire de Paris a ordonné la levée de notre suspension de Solidaires, en cours depuis juin 2023, en raison de la violation des statuts (absence de quorum). Or nous avons été de nouveau suspendus en février dernier, suspension dont nous avons obtenu ce jour de la justice qu’elle soit examinée dans le cadre d’un référé à jour fixe...au risque que le congrès soit invalidé ultérieurement !
En effet, comment imaginer qu’une des principales structures du secteur privé, en pleine expansion et avec de nombreux succès à son actif, soit écartée des débats ? C’est pourtant ce qu’à peine plus de la moitié des cinquante-cinq structures professionnelles qui composent Solidaires, principalement issues du secteur public, ont décidé ! Pour nous, la liberté, c’est toujours celle de celui qui pense autrement.
Nous faisons le constat amer mais réaliste d’une triple crise au plan organisationnel, financier et humain de Solidaires :
Notre syndicalisme de luttes doit se traduire en actes et non se payer de mots : quand parle-t-on véritablement en instances des salaires, des licenciements et des conditions de travail qui sont l’ordinaire de nos collègues et des salarié-es quel que soit leur statut ? La mobilisation de masse de l’an dernier contre la réforme des retraites montre pourtant que notre camp social est loin d’être atone, encore moins défait : pourquoi, alors que nous avons su impulser seul une manifestation devant l’Assemblée Nationale lors du 49-3, n’avoir pas appelé avec d’autres à une manifestation nationale de sorte de faire céder le pouvoir ? Mieux, arrêtons de singer les partenaires sociaux en nous rendant tout comme eux à la moindre occasion dans les ministères ;
Alors que cela fait plusieurs années que notre union avait dépassé le seuil des 100.000 adhérent-es, elle a brutalement chuté sous cette barre là où la syndicalisation, en particulier dans le privé et dans des entreprises qui en sont traditionnellement à l’écart, est pourtant de mise. La réponse à cette chute est un plan de rigueur qui ne porte pas son nom, qui diminue la prise en charge des locaux syndicaux et des quelques permanent-es en poste, dont le nôtre, là où c’est justement le travail mis en œuvre par ce biais qui a permis d’augmenter notre audience donc l’accès aux ressources publiques. Nous disons stop à leur accaparement par une frange de l’union qui mène un combat politique qui ne relève pas de l’organisation et de l’émancipation des travailleurs/euses par eux-mêmes ;
Pour prétendre changer les rapports sociaux, notre union devrait d’abord balayer devant sa propre, alors que le rapport commandé à un cabinet d’expertise sur les conditions de travail des salarié-es rattachés au siège du syndicat a été enterré et qu’il n’est donné aucune suite aux accusations de harcèlement moral en son sein portées par plusieurs salarié-es de l’union qui se retrouve convoquée devant les Prud’hommes en juin prochain : un comble !
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